L’alimentation et les activités physiques

QUE POUVONS-NOUS RETENIR SUR L’ALIMENTATION ET LES ACTIVITÉS PHYSIQUES ?

Les saines habitudes de vie (dont l’alimentation et l’activité physique) constituent un facteur de protection, agissant en tant qu’influence positive contribuant à réduire les risques de décrochage scolaire.

Systématiquement, les jeunes à risque élevé de décrochage scolaire sont proportionnellement plus nombreux chez ceux qui présentent des vulnérabilités au regard de leur santé, en comparaison avec ceux qui affichent un état de santé plus enviable.[1]

« Une saine alimentation, la pratique régulière d’activités physiques et les bonnes habitudes de sommeil au quotidien sont des facteurs qui permettent d’assurer en tout temps une acquisition et une mobilisation optimales de ses capacités, autant cognitives que comportementales. Ces habitudes de vie influencent la mémoire, la capacité d’apprendre et la réussite éducative. »[2]

Différentes enquêtes révèlent que les jeunes n’entretiennent pas tous de saines habitudes de vie.

Alimentation :

  • 32 %des écoles québécoises offrent des mesures de soutien alimentaire sur une base régulière.[3]. Les 78 Clubs des petits déjeuners de Montréal desservent plus de 12 000 jeunes par jour.[4]

Activité physique :

  • Le risque de décrochage est deux fois plus élevé parmi les jeunes qui sont inactifs comparativement à ceux qui sont actifs. Au secondaire, 22 %des jeunes inactifs ont un risque élevé de décrochage, comparativement à 12 % chez ceux qui sont actifs.[5]

De plus, on constate que les élèves des milieux les plus défavorisés sont plus nombreux à adopter des comportements plus à risque pour leur santé, tel que consommer des boissons sucrées et de la malbouffe régulièrement et ne pas être suffisamment actifs[6].

[En savoir plus sur l’alimentation et les activités physiques ]

QUE POUVONS-NOUS PENSER DES IMPACTS POSSIBLES DE LA CRISE SANITAIRE SUR L’ALIMENTATION ET LES ACTIVITÉS PHYSIQUES ?

Certaines études postulent que, durant les périodes hors-scolaires (fin de semaine et vacances), certaines saines habitudes de vie seraient perdues au profit de comportements moins équilibrés (plus de temps écran, de malbouffe, moins d’activités physiques, etc.), résultant en un gain de poids et une diminution de la forme cardio respiratoire.[7] 

L’on peut de plus s’attendre à ce que de tels effets négatifs sur la santé soient encore plus marqués lorsque les enfants sont confinés à la maison, sans activités à l’extérieur, et sans interaction avec des amis de leur âge.[8] 

De plus :

  • Un Sondage Crop réalisé du 17 au 20 avril 2020, pour le compte de la Fondation Jasmin Roy Sophie Desmarais, révèle que 45 %des parents interrogés affirment que l’état physique de leur enfant s’est détérioré depuis le début de la pandémie, mais confirme à 93 % que les enfants maintiennent des activités physiques.[9]
  • Un autre sondage Léger avance que 49 %des adultes ont connu une diminution de leur pratique d’activité physique depuis le confinement.[10] Dans le même sondage, 25 % des personnes interrogées rapportent une diminution de la qualité globale de leur alimentation.
  • Centraide répertorie que 50 %des appels faits au 211 (service d’aide par téléphone) concernent l’alimentation, le nombre de personnes dans le besoin augmentant avec les mesures de confinement et les pertes d’emploi[11].

Bien que ces données ne constituent pas un portrait complet de la situation entourant l’alimentation et l’activité physique, elles permettent déjà de soulever des questionnements quant aux effets de la crise sur ce déterminant.

POURQUOI LA SITUATION AUTOUR DE L’ALIMENTATION ET DES ACTIVITÉS PHYSIQUES EST-ELLE PRÉOCCUPANTE ? 

Considérant que les données montréalaises présentaient déjà un portrait préoccupant à l’égard des saines habitudes de vie des jeunes, il importe de se questionner sur l’impact du confinement et des problématiques qu’il engendre, dont notamment :

  • Le bouleversement des routines
  • L’insécurité alimentaire et le défi d’une alimentation équilibrée
  • L’entrave à la pratique d’activités physiques et sportives
  • La réduction de l’offre de services
  • L’augmentation des disparités socioéconomiques

QUELQUES EXEMPLES

Alimentation 

  • La fermeture des écoles et des services de garde éducatifs à l’enfance a entrainé une suspension des programmes de soutien alimentaire pour des milliers d’enfants qui bénéficiaient de petits déjeuners ou de collations.
  • À cela s’ajoute la diminution des services et des activités alimentaires causée par les mesures sanitaires. Plusieurs organismes ont rapidement adapté leurs mesures pour assurer la sécurité alimentaire mais, malgré tout, l’accès demeure un défi pour de nombreuses familles[12].
  • De plus, aux personnes déjà vulnérables s’ajoutent de nouvelles familles qui subissent les contrecoups de la crise (une perte de revenu, par exemple), que l’on doit désormais tenter de joindre et de desservir, dans un contexte de fragilisation de la chaine de distribution alimentaire.

Activité physique

  • La crise sanitaire a contraint à suspendre des activités sportives et à fermer les infrastructures qui en permettaient la pratique.
  • À ce défi s’ajoutent les spécificités urbaines de Montréal et sa forte densité démographique. Par exemple, les habitations sans cour extérieure font en sorte que les pratiques sportives prennent souvent place dans les espaces publics. En période de distanciation sociale, ces actions sont grandement complexifiées et en général quasi impossibles, dû aux aspects inhérents à la pratique sportive (intensité, proximité, rassemblements, contacts).

Quelles seront les répercussions sur la motivation, la concentration, le bien-être général des jeunes et, en finalité, sur la réussite éducative ? Comment réduire l’impact de la situation actuelle et favoriser un maintien des saines habitudes de vie ?  Des réflexions qui doivent continuer d’être alimentées.

DES OUTILS POUR MAINTENIR DE SAINES HABITUDES DE VIE

Merci à Mme Maude Poulin Lemieux, conseillère en développement régional, dossiers loisir et activité physique, Sport et Loisir de l’île de Montréal, pour sa contribution à la révision de l’article sur le déterminant « alimentation et activités physiques ».

RÉFÉRENCES SUR L’ALIMENTATION ET LES ACTIVITÉS PHYSIQUES

[1] Topo, 2017, p.5 https://santemontreal.qc.ca/fileadmin/user_upload/Uploads/tx_asssmpublications/pdf/publications/Rap_Jeunes-decrochage_scolaire.pd
[2] Topo, 2017, p.14 https://santemontreal.qc.ca/fileadmin/user_upload/Uploads/tx_asssmpublications/pdf/publications/Rap_Jeunes-decrochage_scolaire.pd
 [3] INSPQ, Les mesures de repas scolaires subventionnés et leurs impacts sur l’alimentation et le poids corporel des jeunes, 2014, https://www.inspq.qc.ca/pdf/publications/1478_PortEnvionAlimentEcolesPrimairesQc.pdf
[4] Club des petits déjeuners, Breakfast Club of Canada in Numbers, 2019, https://www.breakfastclubcanada.org/wp-content/uploads/2019/10/Factsheet2019_ALL_EN.pdf, p. 28
 [5] DRSP, 2019, Regard sur la santé des jeunes Montréalais à risque élevé de décrochage scolaire, p. 18.

[6] Direction régionale de santé publique (2018) Portrait des jeunes montréalais de 6ième année : résultats de l’enquête TOPO 2017.
[7] https://www.thelancet.com/pdfs/journals/lancet/PIIS0140-6736(20)30547-X.pdf
[8] https://www.newswire.ca/fr/news-releases/sondage-crop-56-des-parents-declarent-que-l-etat-psychologique-et-emotionnel-de-leurs-enfants-s-est-deteriore-depuis-le-debut-de-la-pandemie-870981368.html
[9] ASPQ, 2019, http://www.aspq.org/documents/file/infographie_cqpp_activite-phy-covid.png
[10] https://www.centraide-mtl.org/fr/covid-19/nourrir-le-grand-montreal/
[11] https://www.centraide-mtl.org/fr/covid-19/nourrir-le-grand-montreal/